Du béton contre le CO2 : cette start up dévoile une solution innovante !

Neustark est une start-up suisse innovante qui se situe à la croisée de la durabilité et du secteur de la construction. L’entreprise, fondée en 2019, a pour mission de contribuer à la réduction des émissions de CO2 par le biais d’un processus novateur d’injection de ce gaz dans des granulats de béton issus de la démolition. Ce système sera bientôt mis en place dans un des sites de Lafarge, situé dans les Hauts-de-Seine, en France. L’objectif de cette collaboration est de stocker le CO2 dans un matériau largement répandu, ce qui pourrait changer la manière dont le secteur de la construction utilise ce déchet polluant.

Neustark a développé un procédé qui utilise du CO2 biogénique capté à partir d’installations de production de biogaz. Selon l’entreprise Neustark, minéraliser du CO2 est la méthode la plus durable pour le stocker. Le béton étant le matériau le plus utilisé dans le monde, ce procédé semble prometteur pour réduire l’empreinte carbone des constructions tout en favorisant le recyclage.

Cette start-up a récemment choisi de se développer en France en s’associant avec Lafarge, une entreprise du groupe Holcim. Le site de Lafarge à Gennevilliers est un acteur majeur en matière de granulats recyclés, produisant environ 80 000 tonnes par an à partir de béton démoli. Neustark prévoit l’installation d’une unité de traitement d’ici la fin de l’été 2025, permettant ainsi une ligne de production dédiée à la transformation du béton recyclé en granulats modifiés.

Un des aspects captivants de cette technologie réside dans le fait que le CO2 capturé réagit spontanément avec le calcium contenu dans le béton. Ce processus, connu sous le nom de minéralisation, génère des cristaux calcaires qui se fixent sur les granulats de béton, permettant ainsi de stocker efficacement le CO2. Selon des estimations de Neustark, il serait possible de retenir environ 10 kilos de CO2 pour chaque tonne de béton démoli recyclé, augmentant ainsi la durabilité du matériau.

Neustark n’est pas la seule à explorer des méthodes de minéralisation du CO2 dans le secteur du béton. Un projet antérieur, FastCarb, a étudié de telles approches en France, mais les nouvelles technologies de Neustark semblent avoir franchi un cap supplémentaire. En intégrant du CO2 dans les granulats recyclés, on peut également réactiver le vieux ciment dans le béton, ce qui pourrait potentiellement réduire de 10% le besoin en ciment dans de nouvelles constructions.

À ce jour, Neustark a déjà installé 22 sites en Suisse, en Allemagne, en Autriche et en Angleterre, en collaboration avec des installations de recyclage de béton. Pour l’année prochaine, l’entreprise prévoit d’ouvrir 40 nouveaux sites. De plus, Neustark propose également des certificats de réduction d’émissions de CO2 à des entreprises tierces, comme Microsoft, comprenant ainsi une dimension de compensation des émissions de carbone. Bien que Neustark n’apprécie pas nécessairement l’étiquette “compensation carbone”, cette stratégie contribue à un essor de la responsabilité écologique parmi les grandes entreprises.

Dans le cadre de cette collaboration avec Lafarge, l’accent sera également mis sur les avantages environnementaux des granulats issus du processus de minéralisation. Lafarge contribue déjà à des projets qui maximisent l’impact positif de ces granulats, comme la construction d’immeubles entièrement composés de béton recyclé à Gennevilliers. L’entreprise s’est engagée dans une feuille de route ambitieuse pour la décarbonation de ses opérations industrielles, alignant ainsi sa stratégie avec les objectifs de durabilité à long terme.

En résumé, la démarche de Neustark et Lafarge présage une évolution significative dans la manière dont l’industrie de la construction aborde les déchets et les émissions de carbone. La combinaison de technologies de captive du CO2 avec des matériaux de construction recyclés ouvre la voie à un avenir où la durabilité et l’innovation coexistent harmonieusement. Avec l’accroissement attendu de sites et la mise en œuvre de nouvelles techniques de production, cette initiative pourrait influencer le secteur non seulement en France, mais également au niveau international.

D’ici 2025, l’implantation de cette technologie pourrait représenter une avancée majeure dans la lutte contre le changement climatique, tout en favorisant le développement d’un secteur de la construction plus responsable. La mutualisation des efforts entre startups innovantes et corporations bien établies comme Lafarge montre une dynamique positive pouvant mener à des solutions concrètes face aux défis environnementaux d’aujourd’hui.

Aurore San Jaime

Experte en accompagnement des entreprises, Aurore est depuis plus deux ans au cœur des prises de décisions des entreprises, des startups, PME et grands groupes.

Sa connaissance approfondie des territoires et des différents leviers de financement des projets font d’elle votre partenaire privilégiée dans le développement de votre entreprise.